Reflexion 1
Réflexion sur le tableau des Bergers d'Arcadie.
Dans un seul sous-chapitre de quatre pages et demi (pp. 294-298), l’auteur va énumérer toutes les figures du tableau de Poussin et même nous donner le nom de l’artiste.
Page 294, Boudet commence par balayer quelques idées reçues de son temps, de celles qui prétendent que les Gaulois ne se nourrissaient que de gibiers, de poissons, de glands et de faînes. Les Celtes pratiquaient la culture du blé, ce qui est un fait admis de nos jours, et l’auteur nous le démontre à la page 295 :
« On peut affirmer avec certitude qu’il cultivaient le blé puisque cet aliment était l’objet d’une distribution impartiale et la kaïrolo – key (ki) clef – ear (ir), épi de blé. – hole, creux, petite maison -, le grenier et peut-être le silo où souterrain renfermant la précieuse céréale, existait toujours auprès des centres d’habitations celtiques. Il n’y a guère, en effet, de village qui ne possède un terrain de ce nom … »
La « kaïrolo », appellation qu’il invente sans doute de toute pièce ou qu’il réemploie pour la circonstance, renferme selon lui les mots key (clef), ear (épi de blé) et hole (creux, petite maison). Ce n’est pas la première fois qu’il dénomme cette kaïrolo. Nous la découvrons à la page 166 :
« Le ménir, par sa forme aiguë et en point, représentait l’aliment de première nécessité, la blé, - main (mén), principal, - ear (ir), épi de blé. – Chose étrange ! Dans tous nos villages du Languedoc, on trouve toujours un terrain auquel est attaché le nom de Kaïrolo, - key, clef, eau (ir), épi de blé, - hole, petite maison des champs -. – Dans ce terrain, probablement était construit le grenier à blé des villages celtiques. »
Le mot lui-même renferme la clé. C’est une petite maison qui contient l’épi de blé. En clair, la Kaïrolo est la maison astrologique qui contient l’Epi ou Spica, c'est-à-dire, la constellation de la Vierge.
Page 296, l’auteur change brusquement de sujet et se met à discourir sur « les troupeaux de bêtes à laine », qui « étaient fort nombreux dans le village des Redones ». La présence nombreuse des troupeaux de brebis implique évidement que les Gaulois étaient aussi des bergers. Nous avons donc la Vierge et les Bergers. Continuons notre analyse du texte.
Dans la phrase suivante, on peut, une fois de plus, admirer l’ingéniosité du prêtre :
« La brebis, en dialecte languedocien, est désignée par l’expression fedo, - to feed (fid) nourrir - : cette nourriture était convenable, et ils la qualifiaient sans doute de gros morceau, puisque le terme chik, marquant la petite dimension dans le même dialecte, correspond en langue celtique à chick (tchick) poulet, maigre portion, en effet pour l’appétit de ces hommes de taille gigantesque. »
Un poulet comprenant dans son nom la notion de petite dimension, se traduit par petit poulet, et un petit poulet est un …Poussin !
Puis, nous arrivons à un passage où il est dit qu’Hercule personnifie le peuple celte. Hercule est nommé. Il est le personnage clé des Bergers d’Arcadie. Mais ce n’est pas fini, il nous manque encore deux personnages et deux constellations.
A propos d’Hercule, Boudet précise :
« La mythologie grecque avait remarqué dans Hercule, personnification du peuple Celte, une certaine voracité et l’avait surnommé mangeur de bœufs. »
Puis, plus loin :
« Elle rapporte encore que le héros mangea, dans un seul repas, un bœuf enlevé à un laboureur. »
Ces passages sont incontestablement des allusions au Bouvier, gardien de bœufs.
Après avoir disserté sur la nourriture des Gaulois, Boudet examine leur boisson, qui n’est pas « à dédaigner », dit-il. Nous nous attendrions à ce qu’il vante les vertus de la cervoise, la bière des Celtes, et de l’hydromel. Il n’en est rien, mais, après une succincte évocation du cidre de Normandie il concentre toute son énergie à démontrer que les Gaulois du Languedoc cultivaient la vigne et buvaient du vin. Et, s’il insiste tant sur le vin, c’est qu’il veut nous suggérer la constellation d’Orion.
De nombreuses légendes circulaient sur Orion dans l’antiquité. On disait de lui qu’il était le plus bel homme. Il tenait de son père, Neptune / Poséidon, le pouvoir de marcher sur la mer(1) . Un jour, il tomba amoureux de Méropée, petite-fille de Dionysos. Œnopion, père de Méropée, promit à Orion de lui donner sa fille en mariage s’il débarrassait l’île de Chios des dangereuses bêtes sauvages qui terrorisaient les habitants. Orion vint à bout de tous les fauves, mais Œnopion ne tint pas sa promesse. Alors, découragé, Orion but toute une gourde de vin d’Œnopion. A l’aube, Œnopion invoqua son père Dionysos. Celui-ci envoya des satyres qui le firent boire encore plus de vin, jusqu’à ce qu’il s’endorme profondément. Alors, Œnopion l’aveugla. Orion put recouvrer la vue grâce à l'apprenti d'un cyclope forgeron qui le dirigea vers le soleil levant.
Il arriva bien d’autres péripéties à Orion qui n’ont que peu d’intérêt dans nos propos, aussi nous irons directement au terme de sa vie : Artémis, qui avait été dupée par Apollon, tua Orion sans savoir que c’était lui. Lorsqu’elle comprit son erreur, elle implora Asclépios de le ressusciter (on remarquera le rôle psychopompe d’Artémis que l’on retrouve chez Marie de Magdala,). Celui-ci accepta, mais trop tard ; la foudre de Zeus avait déjà anéanti Orion. Artémis plaça néanmoins son image dans le ciel et Orion gagna ainsi l’immortalité.
Dionysos, Œnopion et l’épisode de l’ivresse sont autant de références au vin. Et pour être sûr que nous ne nous méprenions pas sur la constellation, Boudet ajoute : « Les Gaulois du Languedoc avaient même poussé l’art de faire le vin à un degré remarquable ». Il suffit de regarder une carte du ciel pour comprendre. La constellation d’Orion se trouve à l’opposé de celle de la Vierge, poussé à un degré remarquable, c'est-à-dire loin du ciel des trois autres bergers.
Dans un seul sous-chapitre de quatre pages et demi (pp. 294-298), l’auteur va énumérer toutes les figures du tableau de Poussin et même nous donner le nom de l’artiste.
Page 294, Boudet commence par balayer quelques idées reçues de son temps, de celles qui prétendent que les Gaulois ne se nourrissaient que de gibiers, de poissons, de glands et de faînes. Les Celtes pratiquaient la culture du blé, ce qui est un fait admis de nos jours, et l’auteur nous le démontre à la page 295 :
« On peut affirmer avec certitude qu’il cultivaient le blé puisque cet aliment était l’objet d’une distribution impartiale et la kaïrolo – key (ki) clef – ear (ir), épi de blé. – hole, creux, petite maison -, le grenier et peut-être le silo où souterrain renfermant la précieuse céréale, existait toujours auprès des centres d’habitations celtiques. Il n’y a guère, en effet, de village qui ne possède un terrain de ce nom … »
La « kaïrolo », appellation qu’il invente sans doute de toute pièce ou qu’il réemploie pour la circonstance, renferme selon lui les mots key (clef), ear (épi de blé) et hole (creux, petite maison). Ce n’est pas la première fois qu’il dénomme cette kaïrolo. Nous la découvrons à la page 166 :
« Le ménir, par sa forme aiguë et en point, représentait l’aliment de première nécessité, la blé, - main (mén), principal, - ear (ir), épi de blé. – Chose étrange ! Dans tous nos villages du Languedoc, on trouve toujours un terrain auquel est attaché le nom de Kaïrolo, - key, clef, eau (ir), épi de blé, - hole, petite maison des champs -. – Dans ce terrain, probablement était construit le grenier à blé des villages celtiques. »
Le mot lui-même renferme la clé. C’est une petite maison qui contient l’épi de blé. En clair, la Kaïrolo est la maison astrologique qui contient l’Epi ou Spica, c'est-à-dire, la constellation de la Vierge.
Page 296, l’auteur change brusquement de sujet et se met à discourir sur « les troupeaux de bêtes à laine », qui « étaient fort nombreux dans le village des Redones ». La présence nombreuse des troupeaux de brebis implique évidement que les Gaulois étaient aussi des bergers. Nous avons donc la Vierge et les Bergers. Continuons notre analyse du texte.
Dans la phrase suivante, on peut, une fois de plus, admirer l’ingéniosité du prêtre :
« La brebis, en dialecte languedocien, est désignée par l’expression fedo, - to feed (fid) nourrir - : cette nourriture était convenable, et ils la qualifiaient sans doute de gros morceau, puisque le terme chik, marquant la petite dimension dans le même dialecte, correspond en langue celtique à chick (tchick) poulet, maigre portion, en effet pour l’appétit de ces hommes de taille gigantesque. »
Un poulet comprenant dans son nom la notion de petite dimension, se traduit par petit poulet, et un petit poulet est un …Poussin !
Puis, nous arrivons à un passage où il est dit qu’Hercule personnifie le peuple celte. Hercule est nommé. Il est le personnage clé des Bergers d’Arcadie. Mais ce n’est pas fini, il nous manque encore deux personnages et deux constellations.
A propos d’Hercule, Boudet précise :
« La mythologie grecque avait remarqué dans Hercule, personnification du peuple Celte, une certaine voracité et l’avait surnommé mangeur de bœufs. »
Puis, plus loin :
« Elle rapporte encore que le héros mangea, dans un seul repas, un bœuf enlevé à un laboureur. »
Ces passages sont incontestablement des allusions au Bouvier, gardien de bœufs.
Après avoir disserté sur la nourriture des Gaulois, Boudet examine leur boisson, qui n’est pas « à dédaigner », dit-il. Nous nous attendrions à ce qu’il vante les vertus de la cervoise, la bière des Celtes, et de l’hydromel. Il n’en est rien, mais, après une succincte évocation du cidre de Normandie il concentre toute son énergie à démontrer que les Gaulois du Languedoc cultivaient la vigne et buvaient du vin. Et, s’il insiste tant sur le vin, c’est qu’il veut nous suggérer la constellation d’Orion.
De nombreuses légendes circulaient sur Orion dans l’antiquité. On disait de lui qu’il était le plus bel homme. Il tenait de son père, Neptune / Poséidon, le pouvoir de marcher sur la mer(1) . Un jour, il tomba amoureux de Méropée, petite-fille de Dionysos. Œnopion, père de Méropée, promit à Orion de lui donner sa fille en mariage s’il débarrassait l’île de Chios des dangereuses bêtes sauvages qui terrorisaient les habitants. Orion vint à bout de tous les fauves, mais Œnopion ne tint pas sa promesse. Alors, découragé, Orion but toute une gourde de vin d’Œnopion. A l’aube, Œnopion invoqua son père Dionysos. Celui-ci envoya des satyres qui le firent boire encore plus de vin, jusqu’à ce qu’il s’endorme profondément. Alors, Œnopion l’aveugla. Orion put recouvrer la vue grâce à l'apprenti d'un cyclope forgeron qui le dirigea vers le soleil levant.
Il arriva bien d’autres péripéties à Orion qui n’ont que peu d’intérêt dans nos propos, aussi nous irons directement au terme de sa vie : Artémis, qui avait été dupée par Apollon, tua Orion sans savoir que c’était lui. Lorsqu’elle comprit son erreur, elle implora Asclépios de le ressusciter (on remarquera le rôle psychopompe d’Artémis que l’on retrouve chez Marie de Magdala,). Celui-ci accepta, mais trop tard ; la foudre de Zeus avait déjà anéanti Orion. Artémis plaça néanmoins son image dans le ciel et Orion gagna ainsi l’immortalité.
Dionysos, Œnopion et l’épisode de l’ivresse sont autant de références au vin. Et pour être sûr que nous ne nous méprenions pas sur la constellation, Boudet ajoute : « Les Gaulois du Languedoc avaient même poussé l’art de faire le vin à un degré remarquable ». Il suffit de regarder une carte du ciel pour comprendre. La constellation d’Orion se trouve à l’opposé de celle de la Vierge, poussé à un degré remarquable, c'est-à-dire loin du ciel des trois autres bergers.